La traversée au Chili
Le matin du mercredi 23 janvier 2019 (Jour 1) à 6 heures, Fernando, le propriétaire de notre auberge à Bariloche, Argentine, vient chercher nos valises et nous conduit au terminus d’autobus. Nous achetons notre billet au coût de 500 CLP et prenons nos sièges au 2e rang du 2e étage de l’autobus. Puisque nous avons chacune pris une Gravol, nous dormons presque tout le long sauf lors de la traversée au Chili. Nous passons par le col de Cardenal Samoré : Villa Angostura, Peychue, Osorno, Frutillar, Puerto Varas et Puerto Montt.
Un petit mot au sujet de la traversée de la frontière
Avant l’arrêt de l’autobus à la frontière, un préposé distribue une note à tous les passagers les informant qu’aucun aliment ou nourriture ne peut passer la frontière. Nous avons une salade aux lentilles dans un contenant placé dans une glacière glissée au fond d’un grand sac en tissu décoré de flamants roses. Un sac de lentilles sèches se trouve également dans la valise de Nancy.
L’autobus s’arrête. Tous les passagers doivent sortir et laisser toutes leurs possessions dans l’autobus. Par après, les autorités placent tous les bagages de la soute sur une grande table et un officier examine aléatoirement l’intérieur de ces derniers.
Durant ce temps, les passagers forment une ligne vers le guichet de la douane. Tous les bagages à main, y compris notre sac aux flamants roses, sont étalés sur une table à l’intérieur, en parallèle à la lignée des passagers. Entre un officier accompagnée d’un chien qui renifle chacun des bagages. Dès qu’il sent un aliment, il tape le sac de la patte et l’officier fait signe au propriétaire de se présenter. Certains doivent soit jeter ou manger le contenu de leur bagage: sandwichs, biscuits, fruits, etc. Nancy et moi échangeons un regard inquiet et craintif.
Et voilà que le chien approche notre sac! Il renifle un peu mais, à notre grande surprise, il l’ignore et continue sa mission. Nancy et moi laissons un grand soupire de soulagement : notre salade n’a pas été détectée. Le chien sort enfin avec son maître.
Cependant, quelques minutes plus tard, un autre officier entre et fouille, lui aussi, aléatoirement les sacs une deuxièmement fois. Il passe de gauche à droite. Notre sac est en plein centre. Je regarde Nancy avec effroi. Nos yeux sont rivés sur lui. Il approche notre sac, passe sa main par dessus et signale le prochain bagage! Ouf!! Notre salade est sauvée encore une fois…et nous aussi!
Nous obtenons enfin notre tampon du Chili dans nos passeports et montons dans le bus. En aucun temps avons-nous sorti notre salade durant tout le trajet.
Le Marché Angelmo
Puisque la route prend six heures en tout, nous arrivons à Puerto Montt à 14 heures. Un taxi nous conduit chez notre Airbnb à Rio Ostiones, 18, dans le barrio Picchui. Notre logis, un semi-détaché, possède une chambre avec deux lits simples et un sofa dans la petite pièce qui fait salon et cuisine. Il n’y a ni terrasse, ni balcon, ni patio. L’auto est garée devant la porte d’entrée, ce qui donne l’impression de confinement dans la maison.
Nous nous rendons à pied au centre-ville à trois kilomètres de chez nous et trouvons le marché artisanal d’Angelmo, à l’ouest. Élaine, ma fille a trouvé des crustacés étranges à cet endroit lors de son voyage et je voulais voir de mes yeux ce dont il s’agissait. En fait, un de ces derniers, nommé picoroco est unique en Amérique du sud. Ces mollusques vivent dans un coquillage rugueux en forme d’œuf avec un petit trou où on voit une forme visqueuse qui bouge au ralenti. Pas trop appétissant en les regardant.
Je m’en commande un échantillon préparé sous forme de ceviche avec sauce pebre et fines herbes. À mon grand étonnement, j’aime ce fruit de mer, malgré son allure dégoûtant!
En poursuivant notre route, nous voyons, dans la mer à l’ouest du marché, des lobos, c’est-à-dire des loups de mer qui s’amusent à nager comme s’ils voulaient plaire aux touristes.
Toujours au marché, nous décidons de partager un currantos, soit un plat de mollusques, poulet, saucisses et deux préparations différentes de pommes de terre, cuit longtemps sur des braises, le tout enfoui dans le sol. Celui-ci se mange fréquemment dans la région, surtout lors d’occasions spéciales.
Danses folkloriques
Au retour chez nous, nous apercevons une tente abritant une feria. Les citadins performent la danse folklorique du pays. La tradition veut que deux ou trois prédendants courtisent une femme en miroitant leur mouchoir blanc de leur main droite et leur main gauche posée sur leur hanche. La femme aussi agite son mouchoir en dansant, signalant son choix à la toute fin de la danse. La scène nous enchante. Ça tombe bien puisque c’est notre première journée ici et au Chili!
Puisqu’il commence à se faire tard, nous prenons un collectivo et payons 700 CLP (1 $ CAD vaut environ 510 CLP – Pesos chiliens), Un collectivo signifie un taxi à destination fixée au préalable qui prend plusieurs personnes à la fois se rendant à cette destination.
Ile de Tenglo
Nous avions de bonnes intentions ce matin, ce jeudi 24 janvier 2019 (Jour 2), notamment celle de faire une randonnée pédestre au Parque national Alerce Andino, un des 17 parcs au sud de Puerto Montt.
En effet, à 10 heures nous nous présentons au terminus d’autobus. Toutefois le prochain bus à destination du parc part à 11h30 et le trajet prévu prend une heure. De plus, quelqu’un à qui nous avons posé quelques questions au sujet du parc nous avise que ce dernier ferme à 16 heures, ce qui nous laisse trop peu de temps à visiter. Nous décidons plutôt de faire une marche à l’île Tenglo, qui se trouve juste en face de la ville.
Un petit traversier, au coût de 500 CLP chacune nous amène à l’île. Nous grimpons jusqu’à la croix au sommet du mont. À partir de là nous nous baladons autour de l’île et revenons par la plage car la marée est basse. À certains endroits nous apercevons des personnes qui recueillent des moules destinées vers le Japon, des paysans qui soignent leurs jardins, un homme avec un joli bouquet de lilas et un couple âgé à la fenêtre qui en a beaucoup à nous conter. Belle balade!
Nicole arrive aujourd’hui
Il pleut ce vendredi 25 janvier 2019 (Jour 3) et l’air est plutôt frais. J’en profite pour régler quelques comptes financiers et fournir un commentaire en ce qui concerne le Airbnb de Bariloche. Nous fouillons l’Internet aussi afin de trouver les attraits de la région.
Vers 13h30, nous nous rendons en autobus à l’aéroport. Nicole arrive vers 15 heures. Entre temps nous rencontrons des Français qui attendent des copains sur le même vol que celui de Nicole. Ils sont apiculteurs à Dalcahue, sur l’île de Chiloé et nous invitent à leur rendre visite lors de notre séjour à Chiloe.
Dès que Nicole arrive, nous rencontrons, à la sortie de l’aéroport, Fabian de la compagnie Lys Rent-a-Car, qui nous passe une voiture. Tout s’organise rapidement et efficacement.
Nicole s’installe doucement à la maison. Vers 18 heures nous retournons toutes les trois au Mercado d’Angelmó et commandons des soupes aux mariscos. Nicole opte plutôt pour un saumon à la sauce margarita. Le retour se fait encore une fois en collectivo.
Parque nacionale Alerce Andino
A 9h30 ce samedi 26 janvier (Jour 4), nous sommes en route vers le Parque nacional Alerce Andino. Alerce réfère à une espèce d’arbre. Ce parc est le premier d’une série de 17 parcs qui bordent la côte sud-est du pays à partir de Puerto Montt. Celui qui nous intéresse aujourd’hui se situe à environ 30 km de la ville et il faut près d’une heure pour s’y rendre.
Nous choisissons de faire un sentier de 8 km aller-retour. En fait, nous marchons jusqu’au Alerce Milenario. Le sentier soigné, clairement balisé et riche en verdure propose une variété de plantes et d’arbres. Nous mangeons nos sandwichs au soleil à un petit terrain de camping.
Au retour, nous prenons deux empanadas aux fruits de mer et un au fromage chez un petit commerçant le long de la route. Nous partageons un Mote con huesillo afin d’initier Nicole à ce breuvage populaire dans ce pays. Il s’agit d’un jus très sucré contenant des grains d’orge et un morceau de pêche au fond.
Le soir nous partageons une assiette de légumes grillés et un pichanga chaud au resto-bar Balú. Habituellement le pichanga chaud se compose d’une variété de saucisses, poulet et oeufs bouillis sur un fond de frites. Voilà une belle introduction au mode de vie chilien!
Cet article a 3 commentaires
c`était une belle marche au parc Alerce vraiment des beaux moments
Oui, sauf pour les taons géants!
je me souvenais plus des gros taons